Nous naviguons depuis la veille. Le roulis des vagues nous a bercé toute la nuit et, grâce à quelques couvertures supplémentaires nous n’avons pas eu froid sur le pont.

Vers 5h00, notre guide sonne le réveil et nous profitons du lever de soleil au large des Komodo. Le soleil est plein, roux, majestueux. Tout le monde se tait. Es-ce parce que nous approchons enfin de notre but ou à cause du somptueux spectacle auquel nous venons d’assister ?

Lever de soleil au large des Komodo

Lever de soleil au large des Komodo

Le guide débriefe notre journée. Nous rejoindrons Komodo dans quelques heures et nous rencontrerons enfin les plus vieux lézards vivants du monde ; les dragons. Il ne reste plus que 4500 dragons en Indonésie. 1700 vivent sur Komodo. Le varan de Komodo est surnommé le prédateur suprême. 90 kg, 4 mètres, un odorat hors pair qui lui permet de détecter du sang à plus de 5 km. Son attaque est quasiment tout le temps fatale. Si vous ne mourrez pas d’hémorragie, ce sera certainement de septicémie : sa salive contient plus de 60 bactéries dont la plupart sont mortelles. La tension vient peut être de là…

La dernière consigne

Nous approchons des côtes du parc, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991. Et on s’étonne à peine que ce décor escarpé abrite les derniers dinosaures vivants. Si Jules Verne avait visité l’Indonésie, il y aurait pour sûr planté le décor de son Monde Perdu.

Première vue sur les Komodo

Nous accostons et les gardes du parc nous informe une dernière fois des dangers. Le dernier touriste croqué (2007) était suisse. Qu’à cela ne tienne, nous mettons notre couple suisse en tête de cortège.

Trois guides nous accompagnent, munis de simples bâtons. A nous d’être prudents…

Nous voyons deux premiers dragons au point d’eau des buffles et des biches, leurs mets favoris. Ils semblent inertes mais il faut s’en méfier. Leur attaque est foudroyante.

Varan à l’affût

Dragon de Komodo

Portrait d’un dragon moderne

Claws

Nous nous enfonçons à présent dans la forêt de l’île. Un des guides nous demandent de regarder de temps à autre en l’air. Un autre danger venu du ciel ? Non. Ce sont encore ces sacrés dragons, seuls prédateurs de l’île. Les adultes étant très agressifs, les jeunes varans se réfugient dans les arbres jusqu’à leur cinquième année où il se nourrissent de proie secondaire.

Le guide de rajouter :

” De temps en temps, ils sautent à terre pour attraper des animaux plus gros.

– un gros lézard qui saute donc, dis-je pour me rassurer/faire la maline.

– Oui. Un gros lézard de 30 kg…”

Je me ravise et m’éloigne autant que possible des arbres.

A la rencontre des dragons

Cela fait environ une heure que l’on marche. Le soleil est au zénith et nous sommes à présent sur les collines de l’île, au milieu des herbes hautes.

Collines de Komodo

Palmier préhistorique

Chris entre les herbes hautes, sur le terrain de chasse des varans

Camouflage

Eva n’est que très peu rassurée et je la comprends. Tout à coup, deux mètres devant nous, un dragon que l’on a visiblement dérangé sort des bosquets à vive allure et traverse le sentier. Nous retenons notre souffle. Personne ne bouge. Un guide s’enfonce dans les hautes herbes et frappe le sol avec son anecdotique bâton. Le dragon s’éloigne et se poste sous un arbre pour continuer sa sieste.

A l’ombre, un varan

Camouflage parfait

Baie de Komodo

En quelques heures, nous aurons croisé pas moins de cinq dragons. Nous rejoignons le bateau pour voguer vers Red Beach à quelques kilomètres seulement du parc, pour snorkeller. Le dragon étant plus à l’aise dans l’eau que sur terre, ma décision est prise : pour moi, ce sera bain de soleil bien au sec.

Voilier à Red Beach

Arrivée sur Red Beach

Cette plage aux eaux limpides est incroyable. Au ressac, le sable est rouge vif. Sable ? Non. Mais un amoncellement unique de coraux fracturés.

Red Beach

Mais le voyage s’achève déjà et, c’est après les chants d’adieu endiablés de notre équipage que nous débarquons à Florès, dans le port de Labuan Bajo. D’autres aventures nous attendent, bien heureusement…

Informations complémentaires :

L’entrée au site de Komodo est payant. En général, il n’est pas compris dans les tours opérateurs.

Une taxe supplémentaire est appliquée pour chaque appareil photo et caméra.

L’entrée du parc est déconseillée aux femmes ayant leurs règles pour cause de sécurité, même si l’accès est malgré tout autorisé.